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Ma démarche
Je peins la nuit et je suis à la recherche de la lumière, je continue mon travail d’exploration. Même dans l’intimité protectrice de mon atelier, au cœur de la nuit, le tumulte du monde s’invite dans mon univers, mes réflexions, et alimente, influence, ma peinture. J’ai toujours en tête qu’au commencement était l’obscurité qui enfanta le chaos, le vide plein de ténèbres. Et qu’apparurent ensuite la terre et le ciel, les 2 plans superposés de l’univers. Et quelque part, la lumière… Le positif et le négatif. La dualité. Le clair et l’obscur, le blanc et le noir, la joie et la tristesse…le bien et le mal. La dualité est à l’origine de tout et partout nous trouverons une chose et son contraire.
Je peins la nuit parce que l’’atmosphère y est particulière, les lumières du jour se sont éteintes, les bruits ont disparu, l’activité humaine diurne a cessé pour laisser la place à un monde fantasmé par chacun à sa manière. Les pensées vagabondent, la réflexion est libre, débarrassée des contingences quotidiennes. Je peins dans mon atelier, vaste espace protégé ou tout est permis. C’est l’union de ce temps et de cet espace qui sont propices à mon expression.
La nuit, l’éclairage artificiel teinte, à sa façon, les couleurs que j’utilise. Un fond sombre. Ensuite des couleurs brossées, entremêlées, superposées et la touche plus claire qui illumine.
Le jour, l’observateur cherche à comprendre ce qu’il voit. Le travail a échappé au peintre et laisse la place à l’imaginaire. Le clair-obscur met en exergue la lumière révélée par l’éclairage naturel cette fois-ci.
Ce travail illustre aussi les deux dimensions, artificielle et réelle. Je laisse l’observateur interpréter, donner son propre sens : le jour artificiel et la nuit réelle ? Tout est relatif et dépend de celui qui peint ou de celui qui regarde.
C’est une invitation à penser différemment le monde, d’une manière inhabituelle. Il faut changer de point de vue pour découvrir la poésie qui émane de mon travail, un peu gothique parfois, c’est vrai.
Je suis subjugué par le pouvoir des couleurs qui s’expriment différemment en fonction de ce qui leur est proposé. Car je propose et les couleurs disposent. Elles racontent une histoire, leur histoire et la mienne. C’est une alliance qui raconte l’indéfinissable, l’insaisissable. L’histoire de la création que l’on retrouve quand on observe le ciel, la nuit, les aurores boréales ou la terre et sa beauté. C’est l’univers qui est le sujet et la place que l’on tient en son sein.
En fait, tout existe quand on observe la nature, le plus grand et le plus petit. Tout ce que je peins n’est qu’une représentation existante, ce n’est finalement pas de l’abstrait mais du figuratif à une échelle différente. Est-ce une vision globale ou un détail ? L’infiniment petit ou l’infiniment grand.
Prenons le cœur sombre d’une fleur, une pensée, regardez de plus près, votre œil est envahi par l’image et là, vous trouvez peut-être un de mes tableaux !
Le clair et l’obscur, le mélange de couleurs, font travailler l’imagination. Le fond sombre inquiète, il renvoie à nos pensées nocturnes un peu effrayantes et au chaos. Les couleurs brossées, diffuses, dans un premier plan et plus assurées, ensuite, rassurent, jusqu’à la lumière qui nous rappelle – ou nous suggère, en fonction de ce que l’on croit – que la lumière existe partout et en tout, qu’il faut parfois bien la chercher, faire l’effort, et que l’espoir ainsi renait. Ces toiles sont finalement un concentré d’optimisme qui émane de la dualité permanente de l’ombre inquiétante vaincue par la lumière rassurante…à moins que ce soit le contraire !
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